EXODUS Partie 1 saison 3
L’épisode précédent se terminait sur la fuite de Cally devant un peloton d’exécution de toasters menaçant ses compagnons d’infortune, dont Laura Roslin et Tom Zarek. Mais notre attente ne sera pas récompensée tout de suite puisque nous avons droit à "une heure plus tôt"…
Une fois cette situation résolue l’épisode ralentit, préparant le suivant.
1 New Caprica : le chemin de la rédemption.
Exodus partie I commence sur une scène forte et même emblématique : Ellen Tigh aide son mari à poser un pansement sur son œil éborgné. Un geste empli d’amour et de compassion mais déjà teinté de culpabilité…
“Saul, um, I want you to know that I would do anything for you.”
Reste à savoir quelles seront les conséquences de la trahison pour cette dernière…
Puis, nous faisons un bond temporel d’une heure, et retrouvons Tyrol. Il vient d’apprendre la sentence de mise à mort de dizaines d’humains, il est scandalisé et perd tous ses moyens en notant que son épouse figure sur cette liste. C’est Tigh, assumant son rôle à la perfection qui le secoue et le remets dans le droit chemin… juste à temps pour voler au secours de sa belle et de ses compagnons.
Le suspens est bien rendu avec Cally dans la ligne de mire, comme s’il fallait sacrifier un des leurs pour sauver tous les autres, mais son sang froid retrouvé, Tyrol parvient à l’écarter de la ligne de mire, et le sauvetage de tous peut avoir lieu.
En outre, cette séquence se déroule en même temps qu’une autre. En effet, au même instant Sharon et les résistants tombent dans l’embuscade tendue par les cylons de Cavil. Nous volons d’une scène à l’autre et ne respirons qu’une fois les deux groupes hors d’atteinte.
C’est ainsi que la trahison d’Ellen est mise à jour et que l’épisode ralentit sa course pour adopter une narration plus oisive.
Nous remarquons que cette résistance embryonnaire est bien mieux organisée et déterminée que nous aurions pu le croire après le visionnage des deux premiers épisodes de la saison, et donc bien plus plausible avec le nombre de militaire sur place.
C’est une résistance bicéphale, avec Laura Roslin en égérie, inspiratrice d’un esprit combatif, et Tigh qui en est les bras armé et la tête pensante. Nous savons maintenant ce qu’Adama pouvait bien voir en lui pour le garder à ses côtés et le défendre contre vents et marées.
L’Amiral n’a pas été non plus inconséquent, car nous voyons que beaucoup de choses ont été organisées et panifiées en vue de situations pareilles… Au moins la logique et le vraisemblable ont été respectés.
Les événements sur NC finissent sur une note plus gaie, Sharon a en sa possession les clés de lancement des différents vaisseaux de la Flotte. Elle est sortie victorieuse de son affrontement avec n°3, et nous a temporairement convaincue de son allégeance et de sa foi en Adama…
2 Le Galactica : la voie de l’héroïsme.
Effectivement ces clés sont vitales pour le sauvetage en lui-même, le plan repose en premier lieu sur elles et sur Sharon. Un bien gros pari pour l’Amiral.
Il y a peu à dire sur les séquences se déroulant à bord du Galactica. Cependant, elles nous offrent l’opportunité de découvrir une coutume des coloniaux, et une partie de leurs superstitions. Une touche sympathique et inattendue. Les équipages tracent une ligne au sol avec de la poudre blanche, puis après quelques mots, la brise pour se réunir…
Une réunion qui est aussi à l’ordre du jour au niveau des membres de la Flotte alors que ceux-ci sont sur le point de se séparer. Et pour la famille Adama. Enfin ! C’est vraiment bien vu.
L’épisode se termine à bord par un discours ; Pas n’importe lequel. Le moment est grave, et l’appréhension tangible, Adama prend la parole et nous honore d’un beau et émouvant discours. Cet homme-là sait trouver les mots.
Nous voilà de nouveau en adéquation avec l’histoire contemporaine, et à la veille du débarquement du 6 juin 1944…
3 La mythologie BSG : le début de la fin (sur NC).
BSG entre dans un de ses passages les plus énigmatiques et mystiques. N°3 fait des rêves, et des rêves prémonitoires, elle est clairement perturbée et part à la recherche d’elle ne sait trop quoi sur une impulsion, une intuition.
Finalement, qu’est-ce qui distingue dans le fond, les humains de cylons ?
Plus cette saison avance, et plus il me semble que l’on cherche à gommer les barrières entre les deux groupes, que l’image du cylon humanoïde se rapproche de celle de l’homme.
De plus, les cylons prennent maintenant des positions différentes les uns des autres. Alors que les Cavils sont pour une répression ferme et sans pitié, nous avons des n°3 beaucoup plus subtiles et réfléchies…
Les cylons ont totalement perdu le contrôle de la situation, et assistent à l’embrasement de NC, ils choisissent une des seules alternatives qu’ils connaissent et tracent un nouveau parallèle avec la seconde guerre mondiale. D’ailleurs, l’aspect gestapo et III° Reich est saisissant dans Exodus I.
Pour sa part, Baltar continue sa descente vers le nihilisme, la culpabilité est si forte qu’il préfère tout ignorer, tout nier ou du moins le tente-t-il. Et son ambivalence psychologique rend encore plus tragiques ces actes et la signature de cette sentence sinistre. L’effort fait sur l’apparence physique est judicieuse et renforce cet impact.
L’épisode s’oriente nettement sur la culpabilité, la punition, et son corollaire n’est pas loin, sans doute au prochain épisode.
4 Les interactions : .
Baltar et n°6
Elle était en quête de son humanité à travers la saison, une humanité qui passait par l’amour et Dieu (Dieu est amour). La question qui se pose maintenant, cette dernière, est-elle achevée ? Son humanité se borne-t-elle au sentiment amoureux ? Est-elle un cylon moins complexe que d’autre modèle ou n’a-t-elle pas perçu toute la complexité de l’être humain ?
Leur relation, dans l’état, ma paraît atteindre ses limites ainsi que l’intérêt du téléspectateur que je suis.
Kara et Leoben
Situation inchangée ou presque. Kara commence a accepté malgré elle, et malgré ses blessures d’enfance, Kacey. Même elle, un personnage quelque peu masculinisé, ne peut échapper à son instinct maternel. Cela renforce d’autant plus le côté malsain, l’attraction physique entre elle et le cylon, et cette relation psychique forcée en est encore plus violente et dérangeante.
Adama et Apollo
Une très belle scène entre eux. L’amour et la peur sont bien présents, Lee est persuadé de ne jamais revoir son père. Très émouvant et juste. «
“Adama: No, don't make me cry on my own hanger deck.”
5 les plus et moins
Héra est tout aussi importante pour les humains que pour les cylons…. Roslin éprouve maintenant plus que de l’inquiétude, elle s’y est attachée.
Le Cavil qui souffre de plus en plus à chaque nouveau téléchargement…… c’est jouissif et intriguant !
Pas assez d’Adama, de Roslin, de Lee Adama, ect…
Je ne peux m’empêcher de noter :
“Dee: Take care of the Admiral?
Helo: Take care of his son.”
Et cela renforce ma conviction concernant son marriage avec Lee.
J’ai adoré que ce soit Laura Roslin qui sauve Tom Zarek et non l’inverse, et le petit dialogue.
“Roslin: You alright, Tom?
Zarek: Yeah, it's been a while, since I had a woman throw me to the ground. Not quite as much fun as I remember. »
De même, son soulagement à l’annonce de l’arrivée d’Adama est parfaite, elle est sciée par l’émotion.
Le rythme est un peu trop lent en deuxième partie et le séquençage trop marqué NC, puis Galactica qui apparaît seulement après 22 minutes.
Quid de la réaction de Sharon quand elle découvrira que sa fille est vivante ?
En conclusion
Un bon épisode, de nouveau en double partie, donc un peu moins rythmé. Il lui manque l’intensité et la tension des précédents et surtout du suivant. Cependant, il est compensé par de petits éléments qui rajoutent beaucoup à son attrait, et à la vie future de bsg (la trahison d’Ellen, Cavil et son téléchargement, le statut ami de Sharon, etc…)
La richesse de Bsg ne se dément pas, et cette fois encore la série aborde des thèmes ayant trait à la nature humaine : culpabilité, confiance, la vengeance, etc…
Acteurs : 1,5/2
Scénario : 1,5/2
Direction : 1/2
Mythologie BSG : 2/2
Originalité : 0,5/1
Son, photo : 1/1
Note générale : 7,5/10