Auteur : China Miéville
China Tom Miéville est né le 6 septembre 1972 au Royaume-Uni. Il qualifie son travail de weird fiction (la fiction d'horreur du début du XXe siècle qui mélange pulp et horreur, à l'instar des œuvres de Lovecraft ou de Gaiman) et appartient à un groupe d'auteurs parfois surnommé new weird qui tente de faire sortir la fantasy des clichés commerciaux. Sa compagne, Jesse Soodalter, est la fille de Ron Soodalter, un spécialiste de la lutte contre l'esclavage aux États-Unis.
Déjà primé de multiple fois :
- Perdido Street Station a obtenu le prix Arthur C. Clarke 2001 (+ nommé pour les prix Hugo, Nebula et World Fantasy)
- Les Scarifiés a obtenu le prix British Fantasy 2003, le prix Locus du meilleur roman de fantasy 2003 (+ a nommé pour les prix Hugo, Arthur C. Clarke et World Fantasy.
- Le Concile de fer a été nommé pour les prix Hugo et World Fantasy et a reçu le prix Arthur C. Clarke 2005.
- Lombres a obtenu le prix Locus du meilleur roman pour jeunes adultes 2009 et le prix Elbakin.net du meilleur roman jeunesse étranger 2010.
- Enfin, Kraken a reçu le prix Locus du meilleur roman de fantasy 2011.
Edition :
- Broché: 390 pages
- Editeur : Fleuve Noir -13 octobre 2011
Résumé :
Les habitants de Beszel et d'UI Qoma, villes doubles partageant un même territoire, ont interdiction absolue d'entrer en contact avec leurs voisins. La moindre infraction à cette règle déclenche l'intervention de la Rupture, une force de police secrète dont tous redoutent l'efficacité impitoyable. Quand le cadavre d'une inconnue est découvert dans un terrain vague de Bessel, l'inspecteur Tyador Borlù comprend vite que ses ennuis ne font que commencer.
Mon avis :
The City & the City a reçu le prix Hugo 2010, le prix Arthur C. Clarke 2010, le prix British Science Fiction 2009 ainsi que le prix Locus du meilleur roman de fantasy 2010.
Un meurtre odieux. Le corps d'une jeune femme découvert dans une décharge sauvage, abandonnée, souillée, inconnue. L'enquêteur Tyad Borlù pense initialement qu'il s'agit d'une prostitué. Conscient que sur cette base là, peu de moyen seront mis en œuvre pour résoudre ce crime, il décide de pancarter des affiches avec sa photo. Au cas où...
Et, quelques heures plus tard, un mystérieux coup de fil lui offre une piste. Non, ce n'est pas une prostituée. C'est une jeune étudiante en archéologie. Américaine qui plus est...
Et tout porte à croire qu'elle a été assassinée à Ul Quoma, la ville siamoise et TABOUE de Besz. Une ville qu'il faut ignorer de manière naturelle, dont on ne franchit pas la "frontière" sous peine de "rupture". Une Rupture bien mystérieuse et puissante qui effraie les habitants des deux villes, et qui fait disparaître les insensés qui rompe.
Ce roman est très bien construit, l'univers de Besz et Ul Quoma sont parfois lugubre, empreint d'une atmosphère de guerre froide, un brin angoissante et excitante également. L'auteur nous tient dans ses filets et ne nous lâche pas jusqu'à la dernière page. D'ailleurs, c'est cette atmosphère très particulière qui est essentielle dans l'originalité du roman et qui accroche le lecteur. L'enquête en elle-même emprunte des voies relativement classiques et nous emmène dans un imbroglio politico-économique un peu flou et b*****. L'intrigue fait planer une sensation de danger tapis dans l'ombre, guétant la bonne ouverture tel un félin dans le safane.
Côté écriture, la plume est "limpide" et riche, Miéville décrit les villes siamoises, l'attitude de leurs habitants recpectifs, les détails qui les différencient d'une façon telle que nous nous y immergeons finalement aisément. Une ville qui nous devient familière au fil des pages, le premier choc culturel absorbé. Oui, car l'auteur ne prend pas les lecteurs que nous sommes pour des imbéciles et leur demande une participation active au fur et à mesure que nous parcourons les rues et que nous apparaissent toute l'originalité et la complexité de cette vie.
Originalité encore dans le comportement des habitants, dans leur façon unique d'ignorer leur voisin, en évisant (éviter de voir) et en inouïssant les bruits, la circulation, les gens, la ville voisine dans sa globalité, comme s'ils n'existaient pas.
Et, Il y a des scènes... uniques!
Alors, tout est-il si parfait avec pas moins de 4 prix récompensant ce roman, la réponse semble s'acheminer vers un oui massif.
Sur un plan purement intellectuel, j'ai été stimulé par ce récit. La traque de l'assassin me captivait ainsi que cet univers unique m'a franchement impressionnée. Ma raison comprend tout à fait un tel succès, tous les ingrédients y sont inclus avec brio, l'originalité en prime. Cependant, côté cœur, côté tripes, je n'ai pas vibré. C'est plutôt un sentiment froid qui domine, belle œuvre mais qui ne m'enchante pas.